LE PARCOURS DE TONY MORGESE CHEZ ACX AUTOLUX
PAR GIDEON SCANLON
Depuis quatorze ans, Tony Morgese dirige l’un des ateliers de réparation de véhicules de luxe les plus réputés de Montréal: ACX AutoLux. Sous sa direction, l’entreprise s’est rapidement distinguée en obtenant la certification Mercedes‑Benz peu après le lancement du programme du constructeur en 2017. Devenue la seule installation certifiée de la région métropolitaine, elle s’est imposée comme la référence des propriétaires de voitures haut de gamme.
«Je crois profondément aux certifications des constructeurs, affirme Morgese. Elles nous permettent de réparer les voitures correctement. Une fois qu’on a suivi un programme de certification, on comprend vraiment pourquoi c’est essentiel.» Lorsque le groupe AutoCanada a acquis l’entreprise en 2021, Morgese a cédé sa participation, mais est demeuré directeur.
Craignant au départ une supervision trop serrée, il a vite découvert que la société d’Edmonton privilégiait l’autonomie et le soutien plutôt que la microgestion. «Depuis qu’AutoCanada nous a rachetés, tout est encore mieux—pour l’équipe et pour moi. Ils nous laissent vraiment gérer comme on le souhaite et nous appuient à cent pour cent.»
L’acquisition a entraîné un changement majeur: l’encouragement à multiplier les certifications. L’atelier détient désormais celles de BMW et Tesla, et le processus pour Audi est en cours. «Les outils sont déjà commandés !» lance Morgese avec enthousiasme. Cette volonté d’investir massivement dans la certification traduit l’engagement de Morgese envers les réparations conformes aux normes du constructeur et sa compréhension que les propriétaires de véhicules de luxe s’attendent à une restauration à la perfection, digne de l’usine.
Sa conviction repose sur des expériences concrètes. Il se souvient d’une Mercedes reçue après un passage dans un atelier non certifié: «Quand nous l’avons inspectée, nous avons réalisé que c’était une perte totale. C’était dangereux—tout avait été soudé à l’intérieur et le métal était déformé.»
Ces situations renforcent sa certitude que les programmes de certification sont indispensables. Même si cette approche ne plaît pas toujours aux experts en sinistres les plus soucieux d’économies, Morgese remarque un changement de mentalité dans le milieu de l’assurance. «Je crois que les assureurs commencent à comprendre l’avantage des ateliers certifiés, même s’ils n’en saisissent pas encore toute la portée. Ils ne paient déjà plus les mêmes tarifs aux ateliers non certifiés. D’ici dix ans, ils auront complètement ouvert les yeux.»
Le parcours de Morgese vers la direction d’un atelier reconnu a débuté il y a trente‑cinq ans dans des conditions bien plus modestes. Il a commencé comme peintre dans un petit atelier qu’il décrit comme « inconfortable et mal équipé ». Par la suite, il a évolué chez Uptown Volvo et BMW Canvec, où il est passé de superviseur à chef d’atelier, puis à gestionnaire de production avant de se joindre à AutoLux en 2011.
Aujourd’hui, il gère une installation de 14 000 pieds carrés dotée de bancs de redressement intégrés, d’une salle de réparation en aluminium et de deux baies mécaniques. L’équipe de vingt‑sept personnes, incluant le personnel administratif, traite environ vingt‑cinq véhicules par semaine. Pour rester conforme aux exigences des programmes de certification, les techniciens d’ACX AutoLux utilisent une gamme complète d’équipements approuvés par les constructeurs. « On a beaucoup de plaisir avec les nouveaux outils BMW. On vient de recevoir de nouvelles riveteuses, des soudeuses et même un aspirateur antidéflagrant. »
Au‑delà de la technologie, Morgese a instauré une culture d’atelier axée sur le respect et la satisfaction du personnel. «Je traite mes employés avec beaucoup de respect, dit‑il. L’important, c’est d’écouter et de faire en sorte qu’ils aiment venir travailler.»
Cette philosophie s’est illustrée lorsqu’il a soutenu un tôlier malentendant pendant deux ans de traitement contre le cancer, en lui confiant des tâches adaptées à sa condition au lieu de le laisser partir.
Son approche bienveillante s’étend aussi à la relève. «Ce que je dis à tous mes apprentis: ne pensez pas à l’argent tout de suite. Faites ce que vous aimez, et l’argent viendra ensuite. Sinon, vous ne serez jamais heureux.»
L’été 2024 a marqué un autre tournant avec le lancement de la nouvelle identité de marque ACX par AutoCanada. L’inauguration officielle, en juin, a suscité une réponse immédiate du marché. «On a remarqué une hausse de la clientèle depuis le rebranding d’ACX. Plusieurs clients sont venus simplement pour en apprendre davantage.»
Le service à la clientèle demeure une priorité. Tous les véhicules sont minutieusement nettoyés avant leur livraison. Morgese incarne cette approche patiente: lorsqu’une cliente, persuadée que sa voiture avait été repeinte alors qu’elle avait simplement été polie, s’est plainte, il l’a lui‑même accompagnée chez le concessionnaire pour prouver que la peinture était d’origine.
Regardant vers l’avenir, Morgese s’attend à une croissance continue, tant en taille qu’en nombre de certifications. «Au cours de la prochaine décennie, je veux voir l’entreprise grandir encore et obtenir toujours plus de certifications.»
Pour ceux qui songent à une carrière en carrosserie, il offre un conseil empreint de réalisme et d’espoir: «Dans un atelier comme le nôtre, avec nos conditions de travail, absolument. Mais dans un atelier comme celui où j’ai commencé, jamais! Ce métier est devenu beaucoup plus un art qu’un simple métier manuel. Dans le bon environnement, on peut bâtir une très belle carrière.»
«Je pense que les assureurs commencent à comprendre les avantages des ateliers certifiés, même s’ils n’en saisissent pas encore toute la portée. Ils appliquent déjà des tarifs différents à ceux des ateliers non certifiés. D’ici dix ans, ils auront complètement ouvert les yeux.» — Tony Morgese
«Je traite mes employés avec beaucoup de respect. L’important est de les écouter et de veiller à ce qu’ils aient plaisir à venir travailler.» — Tony Morgese




