LE SUCCÈS EN HÉRITAGE

François Raymond (à gauche) et Sylvain Raymond (à droite), copropriétaires et présidents de la Carrosserie Raymond.

POUR FRANÇOIS ET SYLVAIN RAYMOND, L’INDUSTRIE AUTOMOBILE, C’EST L’AFFAIRE DE PLUSIEURS GÉNÉRATIONS

PAR SARAH PERKINS

La volonté de réussir consiste souvent à prendre une longueur d’avance, quel qu’en soit le prix. Les adages courants font écho aux affirmations selon lesquelles il s’agit d’un « monde férocement concurrentiel », fonctionnant selon le principe de la « survie du plus fort » et que le monde des affaires n’est rien d’autre qu’une « foire d’empoigne ».

L’appel au capital et à l’industrie laisse souvent peu de place à la collaboration et à la compassion, car après tout, « le temps, c’est de l’argent ».

Cependant, pour François et Sylvain Raymond des centres Carrosserie Raymond, l’histoire de la réussite s’écrit à travers un récit de liens familiaux et de débuts, et une conscience distincte du partage des connaissances entre les générations. Après s’être entretenus avec le magazine Collision Québec pour raconter leur histoire personnelle et partager leur vision de l’industrie automobile, François et Sylvain ont discuté de ce que cela signifie de bâtir non seulement une entreprise, mais aussi une mentalité communautaire.

Frères et coprésidents des centres Carrosserie Raymond–répartis dans tout le Québec et spécialisés dans la réparation de carrosserie Subaru – François et Sylvain ont d’abord appris les tenants et les aboutissants d’un leadership compatissant au cours de leur « jeunesse passée à jouer dans l’atelier de carrosserie [de leurs parents] ».

Fondée à l’origine en 1960, c’est ce point d’origine, c’est-à-dire le fait d’avoir grandi dans l’environnement étroit et entrepreneurial de l’atelier de leurs parents, qui a d’abord prédisposé les frères Raymond à reprendre eux-mêmes l’entreprise familiale en 1985 :

« Nous étions jeunes et pleins d’idées, et nos parents n’ont pas eu d’autre choix que de nous confier rapidement les rênes de l’entreprise ».

Grâce à une formation complémentaire en entrepreneuriat et en marketing (bien que François note avec humour qu’il a abandonné ses études à l’Université Mc- Gill), François et Sylvain ont rapidement développé les fondements de l’entreprise de leurs parents.

« En 1994, nous avons eu l’occasion de déménager à Richelieu, sur la route 112, où nous avons établi un atelier moderne. Cette vitrine nous a permis de démarrer Subaru- CAR.net en 2000, spécialisé dans la vente de Subaru. Rapidement, nous avons dû mettre en place un service de mécanique. En 2014, nous avons joint la bannière mécanique Napa Autopro Raymond. Cela nous a également permis de devenir le premier atelier spécialisé en reconstruction de moteurs Subaru en Amérique du Nord. » Ce modèle d’entreprise a été développé à partir du cadre original des années 1960, dans lequel leur père « se faisait payer pour ses travaux de carrosserie avec une caisse de bière ».

Cependant, malgré cette croissance à grande échelle et les changements récents dans l’industrie automobile avec l’avènement de technologies plus nuancées, les frères conservent une gestion de type familial: « Nous avons un style de gestion basé sur le respect et l’écoute. Chacun est différent et a ses propres besoins. Chacun a son propre horaire et son propre plan de rémunération. Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de difficultés à recruter. Les employés qui sont partis veulent revenir ».

Lorsque Collision Québec leur a demandé quel était l’aspect le plus difficile de la gestion d’un centre de carrosserie de nos jours, les frères ont expliqué qu’ils s’inquiétaient de pouvoir « transférer avec succès leur entreprise et leurs connaissances à la troisième génération ».

Bien que cette préoccupation ait trait à la préservation d’une entreprise qui existe depuis 63 ans, elle traduit également un désir de transmettre l’important savoir expérientiel d’une industrie qui, comme le soulignent François et Sylvain, « les a personnellement changés pour le mieux ».

Cet intérêt s’étend également à un modèle d’entreprise fonctionnelle. Lorsque Collision Québec leur a demandé quelles étaient les certifications ou les qualifications dont ils étaient fiers pour Carrosserie Raymond, les frères ont déclaré:

« Beaucoup d’énergie a été investie pour obtenir le statut de Clé verte platine; nous croyons en l’importance de réduire notre empreinte écologique. »

Ce statut est complété par les efforts déployés pour obtenir la certification I-CAR Gold, la norme de formation de l’industrie de la réparation de carrosserie, et constitue un autre indicateur de l’engagement de François et Sylvain en faveur du partage des connaissances. Les frères soulignent également qu’ils ont consacré beaucoup d’efforts à la production, ce qui les a amenés à s’interroger sur l’impact de ces efforts sur le temps et le bien-être de leurs employés. « Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour augmenter notre capacité de production à 500 heures par semaine, ce qui a impliqué d’élargir l’équipe et de lui fournir les outils appropriés pour faire son travail. Nous avons également revu notre technologie pour la rendre plus robuste et plus sûre, notamment notre site Web, nos systèmes de courrier électronique et téléphonique, notre réseau, notre serveur, nos caméras et logiciels de gestion et de comptabilité, notre système d’alarme et bien d’autres choses encore. La formation a également été un aspect important de nos efforts ». Cette augmentation de la production n’est qu’une des mesures prises par François et Sylvain pour lutter contre ce qu’ils appellent le « cirque » de la pandémie de Covid-19:

« Nous avons perçu ces dernières années comme un habile chef d’orchestre de cirque. L’épidémie de COVID a bouleversé notre économie et, comme par le passé, nous devons continuer à nous adapter pour survivre et rester rentables. » Les changements survenus dans l’industrie automobile à la suite de la pandémie, ainsi que l’adoption croissante de technologies telles que celles liées aux véhicules électriques et autonomes, ont créé un « vent de changement dans l’industrie de la carrosserie » auquel les frères Raymond veillent à s’adapter en permanence. Avec la possibilité de voir circuler de plus en plus de voitures autonomes sur les routes, les frères s’inquiètent du fait qu’« il pourrait y avoir une réduction des collisions » qui créerait de sérieuses perturbations pour l’industrie de la réparation de carrosserie.

Ils expriment également le sentiment que « de nombreux franchisés envisagent de changer de bannière ou de redevenir indépendants », et c’est pourquoi François et Sylvain ont récemment décidé de quitter la bannière de carrosserie sous laquelle ils se trouvaient depuis 2012 pour rejoindre CCS.

« Au cours des derniers mois, nous avons décidé de quitter une franchise pour devenir le premier centre de carrosserie sous la bannière CCS au Québec. Nous croyons que Charles Aubry et CCS peuvent nous aider à poursuivre notre croissance en répondant à nos besoins actuels et futurs. » Bien qu’il n’y ait en fin de compte « aucun livre qui explique comment faire tout cela », lorsqu’il s’agit d’assurer la prospérité d’une entreprise automobile, François et Sylvain « maintiennent un département de recherche et de développement pour anticiper les orientations futures de l’entreprise » et de l’industrie dans son ensemble. Par conséquent, en s’efforçant de diriger en tenant compte à la fois des employés, des clients et des tendances changeantes du marché, François et Sylvain s’efforcent d’incarner le message des sites Web de Carrosserie Raymond: « nous sommes plus qu’une entreprise, nous sommes une famille passionnée par notre métier ».

Si l’adage veut que la chance sourit aux audacieux, François et Sylvain prouvent qu’elle sourit aussi à ceux qui font preuve de dévouement et d’ouverture d’esprit.

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