MANIPULATION SOUS HAUTE TENSION

LA PRÉPARATION AU TRAVAIL AVEC LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES COMMENCE PAR L’EPI APPROPRIÉ

ARTICLE DE GLENVILLE SINGH

De plus en plus d’entrées de garage sont aujourd’hui ornées de véhicules électriques ou hybrides, les agences de transport en commun passent des bus équipés de moteur à combustion interne aux bus électriques, et de nombreuses entreprises de transport routier ont commencé à faire le grand saut vers l’électrification. Alors que nous sortons de l’ère des véhicules électriques (VE) et que nous entrons dans la nouvelle ère de la mobilité – où les VE deviennent de plus en plus dominants au lieu d’être une nouveauté – les techniciens en réparation doivent abandonner les normes de réparation des moteurs à combustion interne pour se familiariser avec un nouveau type de technologie de propulsion. Oui, les moteurs électriques et les véhicules à émission zéro ne ressemblent à rien de ce que l’industrie est habituée de voir! Eh oui, nous avons certainement fait des pas de géant en peu de temps en ce qui concerne les réparations de VE, puisque même l’industrie de l’après-vente et les ateliers privés s’impliquent dans l’entretien et la réparation de ces véhicules. Cependant, on parle peu de l’autre côté du spectre, des personnes chargées de réparer la carrosserie et les structures de ces véhicules électriques après un accident.

Pourquoi cela? Un technicien peut désactiver le système haute tension avant de l’envoyer au carrossier, mais si j’étais technicien, j’aimerais pouvoir confirmer que le système est vraiment désactivé, non pas par méfiance, mais parce qu’il est grave de ne pas garantir l’absence de tension. Outre le fait que les techniciens en carrosserie doivent apprendre à travailler avec de nouveaux matériaux conçus pour être plus légers afin de minimiser l’utilisation d’énergie, et plus résistants pour protéger les parties vitales tels que les systèmes de stockage d’énergie (SSE) (batterie), ils doivent également se préoccuper des fils haute tension potentiellement dangereux qui peuvent être nocifs en cas de présence de tension, ce qui rend le risque de décharge électrique ou d’électrocution toujours réel. Mais cet article ne traite pas des progrès des nouveaux matériaux et des compétences dont le personnel de carrosserie a besoin pour les réparer. Je me concentrerai plutôt sur un sujet plus profond, essentiel pour la sécurité et les meilleures pratiques lors des réparations de carrosserie sur les véhicules électriques : la sécurité et la protection personnelle lors du travail avec des composants haute tension. Que doivent donc savoir les techniciens en réparation de carrosserie lorsqu’ils s’apprêtent à travailler sur un véhicule électrique?

Un technicien en réparation de carrosserie devrait au moins avoir suivi une formation de base sur la sécurité en matière de haute tension, avec une approche pratique qui permet de synthétiser facilement les informations grâce à l’apprentissage par l’expérience.

Un technicien en carrosserie doit être capable de faire ce qui suit :

• Identifier les circuits et systèmes haute tension présents sur le véhicule électrique.

• Comprendre qu’un fil orange, aussi petit soit-il, doit être considéré comme un fil sous tension jusqu’à preuve du contraire.

• Identifier l’emplacement des systèmes haute tension sur le véhicule et le cheminement de tous les fils haute tension. Cela permettra au technicien d’éviter la rupture d’un fil haute tension pendant qu’il effectue ses réparations.

• Connaître l’équipement de protection individuelle (EPI) requis pour tester la présence de haute tension.

• Inspecter et tester tous les EPI avant de les utiliser.

• Savoir comment vérifier que le système haute tension est désactivé.

Des institutions comme le Centennial College ont relevé le défi d’offrir une formation sur les VE aux techniciens et au personnel de réparation de carrosserie grâce à nos programmes de formation sur les VE à la fine pointe de l’industrie pour les secteurs de l’automobile et du transport en commun. Le cours sur la sécurité en cas de haute tension proposé par le Centennial College serait un excellent point de départ pour un technicien en réparation de carrosserie qui travaille sur les VE. Commençons donc par le début. Un technicien en réparation de carrosserie doit avoir accès à des gants isolants–des gants de classe 0 pour être exact – qui le protégeront contre des tensions allant jusqu’à 1 000 volts en courant alternatif ou 1 500 volts en courant continu. Ces gants ne sont nécessaires que pour confirmer la présence de haute tension. Une fois qu’il a été confirmé que les fils haute tension sont à zéro volt, les gants peuvent être retirés. Un réparateur doit également savoir inspecter les gants isolants pour vérifier l’absence de fuites, les dates d’expiration et la durée de conservation. En ce qui concerne les outils, les techniciens en carrosserie doivent savoir comment utiliser un multimètre numérique (DMM) pour confirmer que tous les fils haute tension sont à zéro volt avant de commencer à travailler et ils doivent être capables de reconnaître un DMM CAT 111 ou CAT 1V et les sondes qui sont nécessaires pour vérifier la haute tension sur les VE. Pour assurer la sécurité d’un technicien en carrosserie, les réparateurs doivent toujours considérer qu’un fil haute tension est sous tension jusqu’à ce qu’il ait testé et confirmé qu’il est à zéro volt. Il convient de porter une combinaison de protection contre les arcs électriques adaptée au niveau de tension du véhicule sur lequel on travaille pour vérifier la présence de haute tension.

En règle générale, une combinaison de protection contre les arcs électriques de catégorie 3 suffit amplement, puisqu’elle est conçue pour 25 Cal/CM2. Un autre élément de sécurité que le technicien en carrosserie devrait utiliser est une deuxième personne, un observateur « souvent appelé spotter », pour l’aider à confirmer que le système haute tension du véhicule a été désactivé. L’observateur doit avoir à portée de main un crochet de berger (une tige isolée généralement fabriquée en fibre de verre ou dans un autre matériau non conducteur) utilisé pour éloigner une personne d’une source électrique en cas d’électrocution.

Alors que nous naviguons dans le monde des VE, chaque personne impliquée doit faire face à son propre ensemble de problèmes : les fabricants s’inquiètent de la production, de l’approvisionnement, des ventes et de la sécurité; les consommateurs sont préoccupés par l’autonomie, le coût et la sécurité; les techniciens en réparation doivent acquérir un nouvel ensemble de compétences et de connaissances tout en travaillant en toute sécurité; les recycleurs doivent savoir ce qui peut être recyclé et comment se débarrasser de ce qui ne peut pas l’être de la manière la plus écologique possible, tout en étant la plus sûre possible.

Le technicien en réparation de carrosserie n’est pas différent en ce sens qu’il doit désormais s’assurer que le véhicule sur lequel il s’apprête à travailler est sûr en confirmant que le système de haute tension du véhicule est désactivé et que tous les fils de haute tension sont à zéro volt.

Ils doivent être prudents et conscients du fait que le SSE aura toujours de l’énergie stockée et, à ce titre, ils doivent suivre les recommandations du fabricant lorsqu’ils soudent, chauffent ou coupent à proximité du SSE. Cependant, je laisserai le sujet de la soudure pour un autre jour.

Articles Connexes

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *